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La quête du sur; Partie 1 de 2 : Et le gagnant est… Sorel!!!

Je n’ai pas écrit « Et le gagnant est Sorel » parce que Sorel a gagné la quête du sur. La ville elle-même n’a rien gagné comme tel. Il n’y a, de toute façon, aucune quête du sur. Tout ça n’est qu’un titre. Le Loup Rouge, à Sorel, a lui, par contre, gagné le concours « La Grande Brasse » du festival Bières et Saveurs 2012 de Chambly. J’ai écrit « il », mais en fait c’est une collaboration du brasseur Jan-Philippe Barbeau avec Mark Magiera du Bobcat Cafe au Vermont. Donc « ils » ont recréé un vieux style allemand de bière de blé surette brassée avec du sel de mer et des graines de coriandre. Vous en avez peut-être entendu parler, ça s’appelle une « Gose », et oui, les Trois Mousquetaires en présentaient une aussi au festival, mais pas dans le concours. Vous ne saurez pas dans cet article laquelle des deux est la meilleure. Ce que vous saurez, c’est que la Gose de Sorel, la « Zussamenarbeit » est excellente. La bière prend une bonne place en bouche avec la coriandre. Le surette n’est pas trop cinglant, juste bien dosé pour ne pas cacher la complexité de cette bière. Ne vous attendez pas à une bière très salée, c’est subtil. Une finale sèche arrive à la fin et appelle la prochaine gorgée. Et c’est drôle parce que c’est justement un des premiers critères du concours La Grande Brasse. Chaque ronde oppose deux concurrents. Après avoir bu les deux bières à l’aveugle, les participants décident laquelle des deux est celle dont ils aimeraient le plus « un autre verre ».

 

– « Mais qu’est-ce que je fais pour y goûter? » vous dites?

Très simple, direction Sorel sti. C’est ce que j’ai fait. J’ai une blonde qui tripe sur les bières sures. Je trouvais que la bière méritait le voyage. (Je dis voyage, mais pour vrai, c’est pas mal plus proche que ç’en a d’l’air.)

– « Mais juste pour une bière? »

Et voilà justement non, pas juste pour une bière. Le Loup Rouge, c’est une bonne couple de bonnes bières. Lesquelles? Allez lire ceci pour une partie de ce que vous y trouvez parfois.

Lors de ma récente visite, Jan-Philippe, président-brasseur, après qu’on ait jasé de « sour mash » pendant un boutte, est très fier de me faire goûter sa « m’a t’prendre une tite blonde pas trop d’caractère siouplaît ». Tout le paradoxe ici des tites blondes : ce sont souvent le démon des brasseurs. Les tites blondes sont des bières d’une grande subtilité et se doivent d’être d’une finesse et d’une droiture exemplaire. La délicatesse des goûts rend les défauts facilement remarquables. C’est pourquoi même si dans le milieu des « beer geeks » la tite blonde est souvent regardée de haut comme une bière inintéressante (allez voir à quel rang arrive la première tite blonde sur des listes de meilleures bières du monde des ratebeer et beeradvocate), pour les amateurs plus aguerris, c’est un excellent signe du talent et de la maîtrise de son art d’un brasseur, et souvent une source de fierté pour ce dernier. Donc Jean-Philippe vient de finaliser sa recette de 1642, une très bonne tite blonde bien croquante plutôt sur la céréale.

Les bières sures sont des trésors à découvrir, rares et qui peuvent parfois être déplaisante si mal-élaborées. Nos régions québécoises voient fleurir en ce moment une génération de brasseurs qui s’y frottent avec succès. Je continue bientôt avec un autre coin de pays, un autre style, mais où le sur a son mot à dire encore. Pour l’instant, allez essayer la Zussamenarbeit, c’est au bout de la 30, à Sorel, très facile à trouver. Dépêchez-vous avant qu’y’en ait pu

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