Archives mensuelles : novembre 2012

La Quête du Sur, Partie 2 de 2: De retour à L’Albion

Oui oui, ce texte est le même qui a paru sur Ça Brasse! la semaine dernière!

Ce n’est pas un hasard. Je retourne sur les mêmes lieux qui m’ont allumé par le passé. Quand je lis que le brouepub l’Albion de Joliette met en service son Porter Victorien, je me trouve des excuses pour leur rendre visite. Je suis donc de retour dans leur pub. Ce n’est pas la première fois depuis la dernière relatée. Depuis l’an passé, j’essaye d’inclure Joliette dans mon itinéraire quand je passe par Lanaudière.

Bref.

Leur Porter Victorien est une recréation de la méthode d’assemblage d’un porter qui était utilisée au 19e siècle en Angleterre. Le brasseur de l’Albion, Steven Bussières, a laissé vieillir en cuve de chêne, pendant 16 mois, un porter avec des levures sauvages. Il a ensuite assemblé celui-ci avec un porter frais bien corsé (dans ses propres mots). J’étais intrigué par l’expérience, mais jamais, au non jamais, je ne m’attendais à ce qui s’est produit dans ma bouche au moment d’y goûter. Du rôti dans un corps de sauvage, ou l’inverse. Tout le goût et les apports d’une bière sure, sans le surette, celui-ci est remplacé par du café et un bon houblonnage. Si vous avez déjà goûté à une bière sure foncée, sans fruits, mettons la Madrugada Obscura de Jolly Pumpkin au Michigan, vous êtes presque sur la bonne piste. La majeure différence ici est l’absence de pointe d’acidité du Porter Victorien. Et c’est ce qui en fait à mon avis un produit sublime. Steven réussit à capturer l’essence du sauvage, à en livrer tous les arômes, sans que l’acidité prenne le dessus un instant sur le tout.

Je suis donc là à m’exciter en buvant le Porter Victorien et en revisitant les autres produits quand je vois sur le bar un petit baril de bois, peut-être 5 ou 10 litres, avec son petit robinet orienté vers le service. Quand je demande, le serveur me dit que c’est le Old Stock qui sert à être mélangé à leur Mild ou Bitter pour faire une sorte de « panaché ». Quand je demande, le serveur me dit que le Old Stock, c’est une bière que le brasseur fait vieillir en baril de chêne avec des levures sauvages, spécifiquement dans le but d’être mélangé au service avec une autre pour faire leur « panaché ». Quand je redemande, le serveur me confirme que c’est une bière surette qui sort du petit robinet de bois planté dans le petit baril de 5 ou 10 litres sur le bar orienté pour le service.

L’univers de la bière surette est vaste, mystérieux, exigeant, parfois décevant, et très couru par moi et d’autres dans nos temps libres. On traque le sauvage patiemment dans les arrivages d’importation privée et dans les groupes de discussion d’échange de bière. On flaire des pistes dans nos voyages, tels des chasseurs de prime humectant un petit caca pour dire « Ils sont à deux jours d’ici » dans un film de cow-boy. Donc quand je comprends qu’une bière surette est dans un baril sur le bar de l’Albion prête à être mélangée avec une autre et qu’après y avoir goûté c’est très bon, j’ai comme un sentiment de fierté nationale qui monte au fond de moi. Une envie d’aller écrire sur tous les forums de « beer geeks » du monde : « Pppffffff, y’a rien là! Icitte nous autres on a l’Albion qui sert du surette direct du baril su’l bar! » Mais je ne le fais pas, premièrement parce que je ne fréquente pas les forums de « beer geeks » du monde entier sur les internets (certains diront : « ça va venir… »), et deuxièmement parce que l’Albion a une capacité de production relativement limitée due à l’espace et que je veux donc qu’il en reste un peu pour vous, pour moi, et pour ma blonde qui tripe sur le surette. Et quand est-ce que vous iriez y goûter dites-vous? Et bien un bon moment pour commencer pourrait être un peu avant leur 2e anniversaire le 1er décembre prochain. Et un bon moment pour continuer pourrait être exactement ce 1er décembre prochain alors qu’ils fêteront ce déjà mentionné 2e anniversaire.

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